posté le 18-09-2011 à 18:55:49
Chapitre 9
Dans ma chambre, tôt le matin, Chocolat sur mon lit avec moi, je me
remémore Guillaume, son corps sculpté, ses gestes gracieux, son sourire,
ses dessins.
Je me souviens parfaitement de cette discussion d'hier soir. Et des questions
que je me suis posée par la suite.
Et à l'arrêt du bus, c'est avec ces souvenirs en tête que je pars en direction du
lycée, avec quelques minutes de retard.
Je bipe Maria qui ne répond pas. Arrivée au lycée, je pars à sa recherche.
Je rentre dans le premier bâtiment que je vois.
Où peut-elle être ?! Ni au premier, ni au second étage. Encore moins au
troisième. Je change de bâtiment. Maria n'est toujours pas en vue.
C'est dans le quatrième bâtiment que j'aperçois Maria, assise par terre, au
bout du couloir. Accompagnée d'un garçon. Je reconnais Maria à son pull
rose, mais je ne reconnais pas son nouvel ami.
Par contre, ils ont l'air de bien s'entendre. Collée à lui, elle lui touche les
cheveux, secoue les siens de façon à qu'ils fouettent l'air, rit aux éclats.
Plus je me rapproche, plus je sens qu'elle est en phase d'attaque, de séduction.
Et plus je me rapproche, plus je perçois les traits du garçon. Et plus je
m'approche plus je doute.
Encore quelques mètres et je verrais clairement son visage.
Il regarde fixement Maria, une feuille à la main, je le vois de profil. Je fais
quelques pas de plus et il tourne la tête.
Guillaume.
Mon coeur s'emballe. Je panique, et prends en courant le premier couloir
que je rencontre, à droite.
Profondément blessée, mais ne sachant pas pourquoi, je cours,
de plus en plus vite. Des larmes me coulent lentement sur les joues.
Calmée, mais décoiffée à cause de la course, et démaquillé à cause des pleurs,
je rentre en cours, en retard, rouge de honte. Maria et Guillaume ne sont
pas encore là. J'ai juste le temps de souffler et d'enlever le mascara
de mes joues avant qu'ils ne rentrent, tout sourires, presque main
dans la main.
Le dégoût me crispe. Guillaume me questionne du regard pour savoir s'il peut
s'asseoir à ma table.
Je baisse les yeux et il s'installe.
J'ai un cadeau pour toi. Regarde. Ce sont tes yeux.
Il me tend un dessin. Deux yeux remplis de larmes. Deux yeux extraordinaires
par leur réalisme.
Si beaux que ça ne peut pas être les miens.