Je t'aime.
C'est par ces mots-là, écrits sur une feuille parfumée, qu'a commencé le
lundi suivant. Sur cette feuille suivait un dessin d'un corps parfaitement
proportionné, aux courbes légères et gracieuses.
Ce corps féminin, enveloppé dans une robe d'un bleu très pâle, se terminait
par un minois splendide, quoiqu'un peu flou.
Cette feuille semblant être destinée à Maria, je la lui fais passer.
Elle la prend, la regarde lentement,scrute le dessin, semble apprécier
l'instant présent et même inspirer un peu de parfum. Puis le roule en boule
et va jeter la feuille à la poubelle.
Horreur. Frissons de dégoût.
Ma meilleure amie, que je pensais si douce et si romantique, vient de jeter à la
poubelle une déclaration d'amour. De Guillaume.
Je suis profondément choquée par son attitude.
J'en ai les larmes aux yeux. Mais elles ne couleront pas.
Guillaume me regarde avec inquiétude, comme s'il se questionnait. Ses yeux
clairs me glacent, comme si j'avais quelque chose à me reprocher.
Je quitte le cours rapidement à la sonnerie, je ne veux rencontrer ni l'un
ni l'autre.
Sauf qu'il me cours après, jusqu'à la grille, et me rattrape avant que je puisse
sortir. Il me tend un papier griffonné, que je fourre en vitesse dans mon sac,
en tournant la tête pour ne pas rencontrer son regard.
Mon bus est en retard, je n'en peux plus d'attendre, mon coeur se soulève
à chaque respiration. Le voilà enfin qui arrive. Je monte le plus vite possible
à bord. J'ai chaud, froid, mal au coeur, mal au ventre, j'ai faim. Rien ne va.
J'engloutis une tablette entière de chocolat au lait en arrivant à la maison,
je prends Chocolat dans mes bras, le câline, et file dans ma chambre.
Je n'ai plus qu'une envie, dormir.
Et deux minutes plus tard, affalée sur mon lit, mon chat dans les bras, je dors.
Et je rêve.
D'un mariage.
Une robe magnifique, au bout d'un tapis rouge, de soie. Des pétales
de fleurs blanches, nacrés. Je glisse, je ne marche pas. Je continue d'avancer
vers la robe de mariée, le sourire au lèvres.
Je regarde à gauche, à droite. Des personnes que je connais, toutes bien
habillées.
Je remarque un bouquet serré entre mes mains. Et ma robe, lisse, douce,
onduleavec mes pas. Je continue de glisser, lentement, doucement, juqu'à
atteindre mon but.
J'arrive à la robe de mariée.
Des chaussures fines cachées par la dentelle de la robe, je remonte jusqu'au
bas de la veste de satin, blanche.
Un corps parfait se dessine sous cette robe légère.
Le bustier redessine à la perfection les courbes des seins, la peau semble
douce, sucrée et fragile.
Je continue de remonter le long de cou, où pend gracieusement un collier
de pierres roses.
Je remonte encore, espérant voir le visage, que j'espère agréable,
de cette mariée. Un menton tout rond, enfantin. Des lèvres carmin très
féminines, voluptueuses, magnifiques. De petites taches de rousseur, des yeux
marron et orangé, de beaux cheveux. Je connais cette beauté. Je la reconnais.
Maria.
Je me réveille brusquement, étouffée, assommée par ce rêve.
Ma meilleure amie qui se marie.
Ce rêve horrible me pétrifie. Ma mère hurle dans la maison, je suis en retard.
Super.
Je pars au lycée, de mauvaise humeur, pour y retrouver Leila, seule.
Elle me demande ce qui ne va pas. Je lui répond que tout va bien,
m'efforçant d'être convaincante malgré l'absence de Maria, qui
m'énerve encore plus.
Ruminant, je fonce dans les couloirs pour pouvoir avoir une table et être seule
en cours. Je croise Guillaume, qui me sourit mais que je ne calcule pas,
et Léo, dans les bars de sa nouvelle copine. Je la vois de dos.
Elle a juste de magnifiques cheveux, les mêmes que Maria.
Guillaume arrive dans la salle à la sonnerie, et me demande du regard
s'il peut s'asseoir à mes côtés.
Je détourne le regard, en soufflant, pour bien qu'il comprenne qu'il n'est pas
le bienvenu.
J'ai faim, j'ai froid, j'ai mal au coeur, je veux retourner chez moi, je n'arrive
pas à me concentrer. Tout ça jusqu'à la sonnerie.
En rangeant mon sac, je tombe sur une boulette de papier.
Et pas n'importe laquelle. Celle que Guillaume m'a donnée il y a quelques jours.
Ce souvenir me fait craquer. Je me promets de le jeter à la poubelle le soir
même.
Un mot me trotte dans la tête depuis ce matin. Je n'en peux plus. Il faut que je
m'y fasse, que j'assume...
"Amoureuse" . Je suis amoureuse. De guillaume, qui aime Maria.
Et je suis jalouse. De ma meilleure amie.
Pendant le cours suivant, Leila me passe un mot.
Maria a disparu, tu sais pas où elle est ?!!
Je lui réponds par écrit, et au moment de lui rendre, elle me tend un autre
papier.
Pourquoi tu m'évites ?
Grrrrrr.. La rage augmente, un peu, beaucoup, énormément, j'explose.
Je me lève et quitte le cours, hors de mes gonds.
Quelques heures plus tard, au parc, tranquillement assise sur un banc,
et calmée, je reçois un texto de Maria.
Je me demande vraiment ce qu'elle peut vouloir me dire à cette
heure-là, alors qu'elle devrait être en cours. Tout comme moi, d'ailleurs.
Elle me dit que Guillaume et elle s'inquiètent, et me demande où je suis.
Ils cherchent à m'énerver, tous les deux. Et c'est réussi.
Je rentre chez moi, remontée, bien décidée à me défouler sur quelque chose
ou quelqu'un le lendemain. J'ai déjà quelques idées.
Devant chez moi, je me rends compte que j'ai oublié la clef en partant ce matin.
Je suis alors obligée d'attendre le retour de ma mère, une heure et
demie plus tard.
Aujourd'hui c'est vraiment pas mon jour.
Ah, oui.. On est mardi.
1. kevin prajoux le 30-09-2011 à 20:20:19
la suite la suite !!! :$
2. Ludivine.siméon le 12-10-2011 à 12:12:07
C'est géniale ce que tu fait. J'attends la suite avec impatience.
3. bestoh le 29-10-2011 à 19:53:13
LA SUIIIIIIIIIIIIIIIITE!
Hier était horrible, et je sens qu'aujourd'hui sera fait de la même manière.
Mais j'essaye de ne pas y penser.
Il faut que je range ma chambre, il y a des moutons sous le lit, et mon chat a laissé ses poils partout
dans la chambre. Penser à vider la poubelle. Je finis le rangement et je prends la poubelle, pour aller
la vider en bas, quand j'aperçois une boule de papier dans le fond.
La boulette que Guillaume m'avait donné, il y a quelques jours. J'hésite à la défroisser pour la lire.
Non, je n'ai pas envie de la lire. Non,non, vraiment, je n'en ai pas envie. J'en meurs d'envie, en fait, mais il ne faut pas.
Je sors ce satané papier de la poubelle, le pose sur mon bureau et descends les escaliers en trombe.
Mon sac est lourd, et il me scie les épaules. Le bus est encore en retard. En allumant mon portable, je vois tous les SMS de Maria et de Guillaume. Elle me dit qu'elle m'attend de pied ferme devant la grille et lui me demande de le
pardonner pour hier. Ils ont l'air de s'être mis d'accord pour m'énerver cette semaine.
Je passe par la porte de derrière du lycée. Mon idée première n'est pas de laisser poireauter Maria
mais bien d'éviter toute discussion. Je passe à la vie sco' pour réguler mon retard, et je file en cours.
J'ai chimie, et en chimie, je suis à côté de... Guillaume.
Je m'assois à côté de lui sans même le regarder. Lui cherche mon regard, et finalement me tend un mot.
. Ça va ?
.
.
Je hoche brièvement la tête et me concentre sur le cours. Qui est vraiment inintéressant.
Maria arrive en retard d'un quart d'heure, et me mitraille du regard, avant de sourire à Guillaume.
.
.
" Merci de m'avoir prévenue qu'elle était déjà arrivée, Gui ..."
.
.
Mon air renfrogné doit lui faire comprendre que c'est en trop.
.
.
" ..llaume, vraiment, c'est très gentil. "
.
.
A la sonnerie, j'ai droit à un monologue. Elle me crie dessus à coup de 'je me suis inquiétée' et de 'tu n'avais pas le droit' . Je suis si fatiguée que je dors pendant les autres cours de la matinée.
Et je suis tellement préssée de rentrer chez moi que j'en oublie de rendre les papiers de l'infirmerie à midi.
Pas grave, je les rendrais demain.
Ma mère me jette un papier à la figure dès mon entrée dans la maison.
Elle me dit que c'est super mignon et se met à rigoler (comme une dinde, en passant ! ).
Je prends la papier et le fourre dans ma poche. Mon téléphone bipe.
Un message de Guillaume.
.
.
Il faut qu'on se voit, t'es libre à partir de 14h cet aprèm' ? On fera un baby et on boira un chocolat...
.
.
Je lis le message et le supprime immédiatement. Bien sûr, un chocolat et un baby, pour que tu me parles toute l'après-midi de Maria et toi ?
Rêve.
BIP !!
.
Je t'en prie, j'ai quelque chose à te dire...
Commentaires
1. jeanmi le 21-09-2011 à 12:27:00 (site)
hello,
merci pour ton passage sur mon blog !
Bonne continuation à toi aussi !
2. nixie le 20-04-2016 à 21:35:54
C'est trop bien ! Je sais que ça fait 5 ans maintenant mais c'est toujours aussi bien ! Tu as un grand talent d'écriture, moi aussi je veux être une princesse