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Moi je veux être une Princesse.

posté le 15-09-2011 à 18:40:01

Chapitre 5

                 "Hhhhhhhhhhhhhhhh !!"
 
Une grande bouffée d'air frais.
Ça me brûle les poumons, mais c'est tellement bon. Mes côtes me font mal.
Je garde les yeux fermés. Ma respiration se calme doucement. 
Je peux sentir tout mon corps. Je fais bouger mes doigts, je plie mes jambes,
tout à l'air d'aller bien.
Je tente d'ouvrir les yeux.
Lumière éblouissante. Je recommence. Ils s'habituent petit à petit.
 
Les larmes aux yeux, souriante, Maria se tient au-dessus de moi, et me regarde 
comme un nouveau-né. Mon coeur s'emballe. Elle remet mes cheveux en place, 
enlève la poussière de mon visage et me dépose un baiser quasi-maternel sur le
front.
 
Elle dépose sa veste légère son mon corps affaibli et glacé.
Les ambulanciers n'en croient pas leurs yeux. Déclarée morte depuis plus de 5
minutes, ils pensent à un miracle. J'ai ressuscité.
 
Une heure plus tard, dans une chambre d'hôpital, branchée de toutes parts,
 je reçois des visites aussi plaisantes que inattendues. Seules deux côtes
 brisées et des dizaines d'ecchymoses troublent le tableau.
Maria rentre en trombe dans ma chambre, chargée de cadeau d'élèves du 
lycée, et m'annonce une bonne nouvelle.
 
On a plusieurs photos de la plaque d'immatriculation de la voiture qui, 
quelques heures plus tôt, m'a presque arrachée à la vie.
 


 
 
posté le 15-09-2011 à 21:42:27

Chapitre 6

       Demain c'est toujours trop tard.
 
C'est la phrase préférée de ma meilleure amie. Et moi je me suis toujours
demandée ce que ça signifiait. Mais maintenant je le sais.
 
A chaque instant, on risque de perdre le mince fil de la vie. Chaque seconde est 
importante, finalement. Il faut absolument profiter de ces merveilleux instants
que la vie nous offre.
C'est l'homme qui a failli me tuer qui me l'a fait comprendre.
 
Quelques jours plus tard, rendez-vous au poste de police. 
Maria les a prévenus pour les photos, toutes les personnes qui en ont prises
sont là. Le problème est qu'elles sont toutes floues.
 
               "Au moins, vous êtes en bonne santé.. Rassurez-vous, on le 
retrouvera !"
 
Je reste perplexe. Ma seule envie pour le moment est de retourner au lycée.
Comme la fille ni belle, ni laide que je suis. Comme une filel banale.
 
Au lycée, il y a un nouveau. Grand, athlétique, mat de peau. Toutes les filles se
retournent sur son passage. Il est un vrai cliché.
Encore un qui ne m'adressera jamais la parole.
Un prince charmant de moins dans mes espérances. 
Il tourne le regard vers nous. Enfin, vers Maria. Je m'efforce de ne
pas le calculer. Maria l'a remarqué elle aussi, et lui sourit. 
 
Ça y est, j'ai perdu Maria. Ellle a l'air déjà obsédée par cet éphèbe.
 
               " Hé, t'as vu comme il est beau, le nouveau ?! J'espère qu'il
 est dans notre classe !"
 
Oui, et bien pas moi. Sinon je risque de péter les plombs.
 
La sonnerie. Dans quelques secondes, on saura.
Maria saura si elle a une chance de sortit avec ce magnifique garçon, 
et moi je saurais si j'ai une chance de perdre de vue ma meilleure amie.
 
 
 


Commentaires

 

1. silicium  le 17-09-2011 à 17:09:30  (site)

Un éphèbe basané hummm... Méfie toi qu'a la place d'une robe de mariée il t'offre une Burka....

2. princesse-en-reves  le 17-09-2011 à 17:11:19  (site)

Hahaha, Carmen se méfiera de ce jeune homme à la peau d'ébène, pas d'inquiétude Sourire

3. princesse-en-reves  le 17-09-2011 à 17:12:19  (site)

(et pas de souci pour la burka, je ne parlerai pas du tout de religion dans "Moi je veux être une Princesse" Langue

 
 
 
posté le 17-09-2011 à 17:53:26

Chapitre 7

                 Jeudi 21 septembre. C'est l'heure de la pause.
 
"Il" est assis, seul, sur un banc au fond de la cours. Je crois qu'il dessine.
Maria me tapote l'épaule et me demande :
 
            "Ah, je vois que tu reluques mon futur copain.. Enfin, j'espère. 
Quand je l'ai vu, hier, ça a été le coup de foudre. Il est craquant, hein.. ?"
 
J'aquiesce sans réfléchir. La sonnerie me tire de mes rêves. J'ai SVT, et ma 
meilleure amie Chimie.
 
Une fois en classe, je m'assieds et sors quelques feuilles.
Le cours est inintéressant, j'ai envie de dormir. Mais au milieu du cours, on 
frappe à la porte. 
Le nouveau était perdu, il ne savait pas où aller. La prof l'invite à s'asseoir.
 
 
        "Assieds-toi à côté de Carmen, il n'y a plus d'autre place.."
 
Je n'ai pas le choix, j'accepte. Il est vraiment beau. Il ne prend aucune note
du cours, il dessine. 
Un oeil extrêmement réaliste. Brun-orangé. Pétillant. Si bien dessiné qu'on 
croirait à une photo.  Il est vraiment beau et c'est un artiste.
 
        " C'est très beau, dis-je le plus bas possible"
 
D'un coup de crayon agile, sur son cahier, il écrit un Merci gracieux. 
Mon sourire béat collé aux lèvres, je sors à la sonnerie. Je vais vers lui 
pour lui parler, espérant qu'il ne me rejette pas.
 
       " Salut ! Moi c'est Carmen.. Comme on est dans la même classe, si
tu veux, je te montrerais les différentes salles de cours. "
 
Il ouvre son sac, prend son cahier et écrit. Je veux bien, merci. Moi c'est 
Guillaume. Tu es la première à m'adresser la parole. 
 
      " Pourquoi tu écris au lieu de me parler ?"
 
Je me rends compte de mon erreur à la vue de son expression faciale.
 
Je suis muet. Ne t'inquiètes pas, ça m'arrive souvent que les gens ne
s'en rendent pas compte tout de suite. 
 
Je rougis. Je m'excuse, et lui me réécrit de ne pas m'inquiéter. 
Ses yeux sont magnifiques. Il me sourit.
Il m'invite à prendre un café à la fin des cours avec lui. J'accepte sans hésiter.
Je l'accompagne jusqu'à notre prochaine salle., en continuant de lui poser des
questions sur sa vie, et lui continue de me répondre en écrivant.
 
Je suis pressée d'être ce soir.
 
 
 
 
 
 


Commentaires

 

1. silicium  le 17-09-2011 à 17:06:24  (site)

Ça peut coller.....Je rêve depuis toujours d'être une fois un prince charmant. un vrai avec un grand chapeau ridicule un collant moulant.... Et un canasson tranquille.
j'approche clip, clop,clip,clop, hi hi hi hi, mon canasson me prévient qu'une princesse en travers du sentier dors depuis cent ans et dix secondes....
Je décide de faire mon boulot et de rouler une 'pelle' modèle réveil matin...
Manque de bol ca fait aussi cent ans que princesse dodo ne s'est pas brossée les dents... UNE VRAI TUE MOUCHE ...Loupé encore une fois...

2. princesse-en-reves  le 17-09-2011 à 17:08:31  (site)

J'adore Rire
merci pour ce moment de lecture très.... "romantique" xD

 
 
 
posté le 17-09-2011 à 18:04:31

Chapitre 8

         Guillaume est assis en face de moi, et boit un cappuccino. Je me sens bien.
Il est au courant de mon accident, et me demande des nouvelles de mes 
blessures. Mes côtes sont encore douloureuses, mais mes ecchymoses ont 
totalement disparues.
Lui m'explique à l'écrit la raison de son mutisme.
 
Il y a deux ans, après qu'une voiture m'ai renversé, du sang est remonté de 
mes poumons perforés et a endommagé définitivement mes cordes vocales.
 
Je le regarde écrire, avec grâce et délicatesse. Sa main bouge avec tant de 
facilité. Ses yeux clairs fixés sur la feuille, m'éblouissent. Ses muscles saillants
se contractent et se décontractent à la vitesse de la lumière.  Un courant d'air.
Sur sa peau, les poils se dressent pendant un court instant. Je frissonne de 
plaisir. Ses cheveux m'attirent, j'ai envie de les toucher. J'ai envie de toucher 
sa peau, aussi. J'ai envie de le prendre dans mes bras. 
 
 
Il passe sa main devant mes yeux, comme pour me réveiller. Il me sourit,
d'un sourire timide mais affectif. Il détourne le regard, boit une gorgée de 
sa boisson, doucement, longuement.
Puis il me montre ses dessins. Tous superbes. Des masses splendides de 
cheveux foncés, deux yeux au regard de braise, des lèvres carmin, 
la courbe parfaite d'un corps. Ses dessins semblent tous être fait à partir 
d'un modèle. Chaque partie du corps est magnifiquement représentée, comme
sublimée par chaque coup de crayon. Je ne dis rien, mais je me jure de lui 
dire un jour. 
 
Nos boissons terminées, Guillaume tient à me raccompagner jusqu'à 
l'arrêt de bus. Il dépose un baiser brûlant sur ma joue et part en courant, 
prenant la direction de sa voiture.
 
 
 
 Notre discussion m'a bouleversée. Lui et moi, tous deux victimes d'un
conducteur fou. Lui muet, moi pas encore remise.
Lui qui reste impassible face à son handicap. Moi qui me pose des questions.
Car je me pose des questions, maintenant. Que je ne pouvais pas me poser
avant. Que je n'osais pas me poser avant.
 
Mais ces questions me font mal. Elles me font penser à cet accident dont je n'ai 
aucun souvenir. Et ça me fait peur.
Comme si on m'avait arraché un morceau de vie. 
Je veux me souvenir. Parce que ne pas me souvenir me fait mal, et qu'une
personne qui souffre sans même essayer de réagir est faible.
 
Moi je ne suis pas faible. Je n'ai jamais pleuré. Enfin, je n'ai pas pleuré depuis
quelques années. De longues années. 
Et puis, de toute façon, les Princesses ne pleurent pas.
Moi je veux être une Princesse.
 
 
 
 
 


 
 
posté le 18-09-2011 à 18:55:49

Chapitre 9

           Dans ma chambre, tôt le matin, Chocolat sur mon lit avec moi, je me
remémore Guillaume, son corps sculpté, ses gestes gracieux, son sourire, 
ses dessins.
Je me souviens parfaitement de cette discussion d'hier soir. Et des questions
que je me suis posée par la suite. 
 
Et à l'arrêt du bus, c'est avec ces souvenirs en tête que je pars en direction du 
lycée, avec quelques minutes de retard. 
Je bipe Maria qui ne répond pas. Arrivée au lycée, je pars à sa recherche.
Je rentre dans le premier bâtiment que je vois.
Où peut-elle être ?! Ni au premier, ni au second étage. Encore moins au 
troisième. Je change de bâtiment. Maria n'est toujours pas en vue.
 
C'est dans le quatrième bâtiment que j'aperçois Maria, assise par terre, au
bout du couloir. Accompagnée d'un garçon. Je reconnais Maria à son pull 
rose, mais je ne reconnais pas son nouvel ami. 
Par contre, ils ont l'air de bien s'entendre. Collée à lui, elle lui touche les
cheveux, secoue les siens de façon à qu'ils fouettent l'air, rit aux éclats.
Plus je me rapproche, plus je sens qu'elle est en phase d'attaque, de séduction.
Et plus je me rapproche, plus je perçois les traits du garçon. Et plus je 
m'approche plus je doute. 
Encore quelques mètres et je verrais clairement son visage.
Il regarde fixement Maria, une feuille à la main, je le vois de profil. Je fais 
quelques pas de plus et il tourne la tête.
 
 
Guillaume.
Mon coeur s'emballe. Je panique, et prends en courant le premier couloir 
que je rencontre, à droite. 
Profondément blessée, mais ne sachant pas pourquoi, je cours,
de plus en plus vite. Des larmes me coulent lentement sur les joues. 
 
 
Calmée, mais décoiffée à cause de la course, et démaquillé à cause des pleurs, 
je rentre en cours, en retard, rouge de honte. Maria et Guillaume ne sont 
pas encore là. J'ai juste le temps de souffler et d'enlever le mascara
de mes joues avant qu'ils ne rentrent, tout sourires, presque main 
dans la main.
Le dégoût me crispe. Guillaume me questionne du regard pour savoir s'il peut 
s'asseoir à ma table.
Je baisse les yeux et il s'installe.
 
        J'ai un cadeau pour toi. Regarde. Ce sont tes yeux. 
 
Il me tend un dessin. Deux yeux remplis de larmes. Deux yeux extraordinaires 
par leur réalisme.
 
Si beaux que ça ne peut pas être les miens.
 
 
 


 
 
 

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